MORTALITÉ PAR CANCER DU SEIN À L’UNITÉ DE SÉNOLOGIE DU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE ARISTIDE LE DANTEC DE DAKAR : ÉTUDE DES FACTEURS PRONOSTIQUES À PROPOS DE 56 CAS COLLIGÉS

Résumé

Objectif : Déterminer les facteurs cliniques, anatomo-pathologiques et thérapeutiques liés à la mortalité par cancer du sein à l’Unité de Sénologie du Centre Hospitalier Universitaire Aristide Le Dantec de Dakar.

Patientes et méthode : Etude rétrospective transversale et analytique du 1^er juin 2007 au 30 septembre 2014 (7ans et 3 mois). Était incluse dans l’étude toute patiente décédée de cancer du sein pendant la période d’étude, avec un lieu de causalité établi. Les données étaient enregistrées et analysées avec le logiciel SPSS 21. Le seuil de significativité était fixé à 5%.

Résultats : La mortalité globale représentait 27,2% des cas de cancer du sein. L’âge moyen des patientes était de 40,8 ans (20-70 ans). La fréquence de cancers aux stades T3 et T4 était de 91,1%. Au moment du diagnostic, 82,2% des patientes présentaient des adénopathies axillaires homolatérales fixées. Les métastases à distance étaient retrouvées dans 54,3% des cas et elles étaient viscérales dans 84,3%. Le carcinome canalaire infiltrant était retrouvé dans 80,4% des cas. Soixante-quatre pourcent des patientes présentaient un cancer de grade III et 63,6% avaient un cancer du sein triple négatif. La chirurgie était pratiquée dans 69,6% des cas. La chimiothérapie néoadjuvante était administrée dans 55,3% des cas. Les protocoles à base d’anthracyclines étaient les plus prescrits avec un taux de 87,2%.Trente-quatre pourcent des patientes avaient bénéficié de la chimiothérapie adjuvante avec un protocole à base d’anthracyclinesdans 84,2% des cas. L’hormonothérapie à base de tamoxifène était prescrite dans 18,2% des cas. La radiothérapie était réalisée dans 30,7% des cas. La durée de survie globale moyenne était de 15,2 mois (0,67 - 40 mois). Les récidives survenaient après un délai moyen de 17,04 mois (2-33 mois). La survie était significativement influencée par certains facteurs, notamment : le lieu de résidence, le niveau de revenu,  le statut ganglionnaire, le statut métastatique et la notion de récidive. D’autres facteurs réputés déterminants sur la survie étaient moins significatifs, il s’agissait de l’âge, du délai de consultation, du grade SBR, des classes moléculaires, du type de chimiothérapie, du type de chirurgie et de la radiothérapie.

Conclusion : Le taux de mortalité élevé associé au cancer du sein en Afrique peut être attribué à plusieurs facteurs. Ceux-ci comprennent l’ignorance de la population, le diagnostic tardif, les difficultés d’accès aux traitements, le manque des programmes de lutte contre le cancer du sein.